Et voici ma petite fanfiction autour d’Alice au pays des merveilles. Je n’ai toujours pas fini la lecture d’Alice de l’autre côté du miroir, mais ce texte est venu avec une telle facilité, que j’ai envie de vous en faire profiter. J’espère que vous l’aimerez autant que moi il m’a plus de l’imaginer.
Alice au pays des miroirs
Alice était bien embêtée. Voilà des heures qu’elle cherchait la carte du lapin qu’elle avait égarée. Pourtant, elle se souvient très bien du moment où elle jouait encore avec son jeu de cartes préféré. Oui, elle se souvient, elle était assise sur le chemin qui borde le champ de maïs, chemin qu’elle emprunte tous les jours pour aller et revenir de l’école. Comme nous étions mercredi, elle avait l’autorisation de sa grand-mère de traîner un peu plus en route si le temps permettait du vagabondage. Et c’est exactement ce qu’elle avait fait. Vers deux heures de l’après-midi, passée de vingt-deux minutes précisément, elle s’était subitement arrêtée au milieu du chemin lorsqu’un petit lapin sauvage, tout brun clair, tout doré de soleil printanier, avait croisé son chemin. Dès qu’elle avait vu ce petit lapin, Alice avait sourit et s’était dit :
« En voilà un petit lapin que je n’ai pas encore dans mes cartes ». Et disant cela, de la poche de sa robe, elle avait sorti son petit paquet de cartes… C’était un jeu des 7 familles avec comme thème : « Les animaux que j’aime ». Alice aimait presque tous les animaux et elle avait eu l’idée de fabriquer son propre jeu pour être certaine que cela lui plaise tout le temps. Elle changeait donc les membres des 7 familles quand cela lui chantait. Dans la famille des lapins, elle avait déjà le lapin blanc qui courait sans cesse après le temps, elle avait aussi un petit lapin gris qui tapait souvent de la patte arrière pour se faire entendre. Elle n’avait pas encore de lapin brun. Quand elle s’était assise sur ce chemin de pierres, la jeune Alice avait tout de suite parlé au petit lapin avec sa voix la plus douce, la plus mielleuse :
— Oh ! Bonjour adorable petit lapin. Comme tu es beau ! Comme tu as l’air doux ! Et gentil ! Ne voudrais-tu pas jouer un peu avec moi ?
Alice savait comment s’y prendre pour amadouer les animaux. Le petit lapin, aux oreilles bien droites et bien grandes, s’était assis sur son petit derrière et laissait son petit ponpom blanc gigoter comme bon lui semblait. Dans cette voix cristalline de petite fille, il ne décelait pas l’ombre d’une méchanceté ou d’un mauvais coup caché. Gardant néanmoins une certaine distance, le museau frémissant de questions, il lui avait répondu :
— Bonjour petite demoiselle. Merci pour tous ces compliments, c’est très gentil de ta part. Mais dis-moi comment puis-je jouer avec toi ?
Alice avait frappé dans ses mains tellement elle était contente. Pour ne pas effrayer davantage le petit lapin qui avait bondi en arrière, l’enfant lui avait sourit et dit :
— C’est très facile. J’ai ici une petite feuille magique.
Alice déplia une feuille qui d’origine devait être blanche et qui ne semblait pas du tout magique. Après cela, elle avait poursuivit son explication :
Si tu veux bien t’asseoir sur cette feuille, puis te rouler dessus comme si tu te frottais le dos dans la terre, ton image sera imprimée sur cette feuille. Je découperai ensuite autour de ton image et je collerai cela sur la carte blanche que voici. Cela ne te fera pas mal et moi j’aurai un souvenir de toi dans mon jeu de cartes. Vois-tu, je fabrique des jeux de société. Et ici, ce que tu vois, c’est mon nouveau jeu des 7 familles. Et dans la catégorie des lapins, je n’ai pas encore d’adorable petit lapin brun.
Le lapin se frotta le museau de ses deux petites pattes de devant. Ses moustaches frémissaient et ses dents allaient dans tous les sens comme si elles mâchaient une fleur. C’est comme ça que le petit lapin réfléchissait. Il avait été bon joueur. Il avait accepté de faire ce que la petite Alice lui demandait si gentiment. Après qu’il ait vu son portrait et même plus, son corps, ses pattes et son popotin sur la carte, il avait mis sa tête de côté et questionné l’enfant sur la suite des choses.
— Oh ! Mais pour toi, c’est fini. Je ne vais pas te retenir plus longtemps. Tu as sûrement une famille ou des amis à retrouver. Je te remercie infiniment pour ton aide. Je te libère.
— Y a pas de quoi ! C’était sympa. À la revoyure.
Et voilà, après avoir joué toute seule à son propre jeu avec sa nouvelle carte, Alice s’était relevée, époussetée et elle avait repris le chemin de la maison.
C’est en arrivant en haut de la colline, à deux pas de chez elle, qu’elle avait remarqué le trou dans la poche de sa robe. Oh ! Ce n’était qu’un petit trou de rien du tout, mais quand même, assez grand pour que la carte, pliée, tordue ou enroulée sur elle-même, puisse prendre la poudre d’escampette. Alice réfléchissait à la façon dont la carte s’y était prise pour partir ainsi, tout en jetant des regards partout autour d’elle. Elle avait fait le chemin inverse pour être sûre de la retrouver. Elle avait marché à reculons, posant ses pieds comme elle pensait l’avoir fait quelques instants plus tôt.
— Ce n’est vraiment pas facile de marcher à reculons dans cette montée. Je risque à tout moment de me casser le nez, ou de rouler en arrière jusqu’au pied de la colline.
Alice regardait tantôt à gauche, tantôt à droite. Parfois, elle s’arrêtait et se mettait sur la pointe de ses pieds comme elle le faisait souvent pour mieux voir ce qui se trouvait à portée d’un regard d’adulte.
— ça alors ! Je n’avais pas vu ce parterre bizarre tout à l’heure. Y était-il seulement ? Ne vient-on pas, là, de me jouer un vilain tour ?
De fait, le petit parterre bizarre qu’Alice contemplait avec fascination à présent était rose. Pas de la couleur rose, mais de la forme d’une rose. Rose, la fleur, avec ses pétales bien dessinés, sa forme globale ronde, épanouie et parfumée. Oui, le parterre sentait bon. Alice pouvait le sentir avec son nez. Elle s’approchait de cette jolie rose géante, toujours à reculons, quand tout à coup elle vit quelque chose briller devant elle. C’était un miroir sur pieds, un grand miroir comme on en faisait autrefois, comme celui qui trônait dans la chambre de sa grand-mère. Et ce miroir s’abaissait à intervalle régulier pour planter quelque chose dans le sol dessiné. Plus elle s’approchait du miroir, mieux Alice pouvait discerner l’objet que tenait en main de métal le miroir souriant.
— Alors ça ! s’exclamait-elle. Alors ça ! Nom d’une fleur biscornue, mais c’est ma carte que tu tiens là entre tes doigts, mon beau miroir !
— Comment ? Plaît-il ? Qui me cause ? Est-ce vous jeune demoiselle ?
Alice n’en revenait pas de voir sa belle carte, son beau lapin enfoncé de la sorte, tête la première dans la terre parfumée ! Elle regarda plus attentivement le miroir qui lui en faisait voir de toutes les couleurs. Elle se demandait comment elle devait parler à ce miroir si élégant mais tellement méchant. Elle ne prit pas de pincettes et lui jeta à la figure tout ce qui lui passait par la tête. La colère ne la rendait pas belle, et elle s’en fichait bien en cet instant dramatique.
— Tu n’es qu’un miroir qui ne reflète que la méchanceté, pourquoi écrases-tu donc ma belle carte ? Elle ne t’a rien fait ! Relâche-là immédiatement, espèce de miroir débutant !
Tout ce qu’elle disait n’avait pas beaucoup de sens, mais le miroir avait compris le message et regarda la carte qu’il venait de trouver. Il se rendit compte qu’il y avait un petit lapin dessiné sur la carte, un petit lapin tout brun, avec un pompon blanc qui souriait à la vie.
— Ne t’emporte pas ainsi petite fleur ignorante. Tu es dans le pays des miroirs et moi je suis un miroir qui sème tout ce que je récolte et que je trouve sur mon chemin. Ta carte, je ne l’ai point volée, je l’ai trouvée, abandonnée. Je sème du vent pour que la chaleur ne soit pas suffocante, je sème des gouttes d’eau pour donner à boire à la terre, je sème des graines diverses et variées pour égayer ta planète de mille couleurs, je sème des fleurs pour nourrir les insectes. Je voulais semer ta carte pour récolter un nouveau jeu et me distraire durant mon travail intéressant certes, mais répétitif.
À ces mots, Alice baissa la tête. Elle ne s’était rendu compte de rien, pas même qu’elle avait franchi le pays des miroirs. Elle voulait retrouver sa carte pour jouer, car elle se sentait seule, et à présent, elle se retrouvait devant un miroir qui voulait lui aussi s’amuser un peu.
Elle s’excusa de s’être emportée de la sorte et lui répondit d’une voix plus douce :
— Peut-être que nous pouvons jouer ensemble si tu n’es pas trop occupé. J’ai le reste du jeu de cartes avec moi et celle que tu as en mains a été faite grâce à un petit lapin bien sympathique.
— Avec grand plaisir. Peux-tu juste patienter une petite minute que je termine de planter un peu de ta gentillesse ? Je vais égrainer et planter quelques minutes également afin que nous puissions avoir un de peu de temps rien que pour nous.
— Oh oui ! Avec plaisir. Merci mon beau miroir de ne pas m’en vouloir. J’ai un nouvel ami et je pourrai t’aider à planter une bonne dose d’amitié afin que les méchancetés cessent sur notre belle petite planète.